La Poésie de Patrick Chemin

Mardi 11 décembre 2012

Textes déposés sous le numéro ISBN 2-9513430-4-3 Tous droits réservés. Indicatif éditeur : 2-9513430.

Patrick Chemin est né en 1956. Entre 1976 et 2012, il a publié une trentaine de livres. Principalement de la poésie. Il a écrit une quinzaine de pièces de théâtre - Adultes et Jeune Public - toutes jouées par des compagnies professionnelles. Il a enregistré trois disques et travaillé avec de nombreux peintres. Il est également metteur en scène, comédien et défend depuis plus de quinze ans la lec ture publique notamment au travers de sa Revue Orale. En 2002 il reçoit la Bourse d’Ecriture Beaumarchais de la SACD à Paris pour sa pièce Ce que dit Hübler mise en scène par Claude Confortès et Sarah Viennot. Ce texte a été créé dans le cadre du Festival d’Avignon 2002. En mai 2011 et janvier 2012, ses textes sont programmés sur France Musique dans l’émission de Véronique Sauger : « Les contes du jour et de la nuit »

Mes amis

Je suis à ma fenêtre. Décembre se décline doucement dans l’arabesque de la froidure. Je pense à toutes ces vies qui fourmillent dans le sillage lumineux des écrans. Je suis un vieil enfant. Qui écrit. Depuis le déluge sans doute. Je pense avec tendresse au grand adolescent que j’étais qui écrivait ses premiers poèmes dans un cahier. Je vous écris aujourd’hui avec toute l’innocence requise. Pour vous remercier encore. De reconnaître mes textes. Mes enfants d’argile. On ne sait jamais vraiment pourquoi on écrit. Pour être lu sans doute sous une veilleuse dans une ville lointaine. A l’heure tardive de nos vies en désordre. Le lecteur prend dans le panier de sa tête une ruche de pain posée sur la table du partage. Ces mots deviennent les siens. Il se reconnaît dans une voyelle. Dans l’énergie d’une phrase. Dans le brouillard d’un verbe. Dans cette tentative d’écrire. Car l’écriture est toujours une ébauche qui s’accomplit dans le regard de l’Autre. Qu’on me donne encore un peu de temps. Que l’hiver foisonne de nouveaux printemps. Je suis à mon poste de vigie. Le galion de la poésie avance doucement sur la glace. Pour atteindre la banquise d’un mois de mai sous les pôles. Votre présence à mes côtés durant ce voyage est l’étoile de l’amitié qui me tombe sur les mains.

© Patrick Chemin Le 10 de décembre 2012

Revenir en haut