Écritures narratives

Itinéraire long et fruité, fait de larmes et de rires, de surprises, de pulpes et de baisers, itinéraire rouge d’enthousiasme, fait de générosités, de victoires et de défaites, itinéraires entre la mort et la vie, les secrets chuchotés, les vérités tues, puis dites puis proclamées, long (...)

La forme la plus primitive de toute littérature, c’est le cri inarticulé du premier homme devant un univers mystérieux, incompréhensible. Après, les choses se sont civilisées, mondialisées, compliquées, obscurcies. (4e de couverture)

Pauline est une jeune Hollandaise. Et, comme toutes les filles d’aujourd’hui, elle se pose beaucoup de questions sérieuses ou farfelues. Une fille et un garçon de cultures différentes peuvent-ils s’aimer ? Est-ce possible de comprendre les adultes et d’être compris par eux ? Faut-il toujours faire confiance à ses amis ? Doit-on se méfier des inconnus ? Est-il normal de se confier à une vraie vache qui fait Meuh ? D’écrire de la poésie ? De prier sans être croyante ? D’avoir un père qui se rase le crâne et se balade en robe ? D’éprouver du chagrin quand son grand-père adoré tombe malade ? D’avoir envie de rire dans un cimetière ?

Bien sûr certains détails ont déjà disparu dans l’arrière-fond de la mémoire. Bien sûr la trame de ces minutes continuera à s’effilocher jusqu’au moment où tout basculera dans le noir. Mais tu te souviendras du jour où vous êtes revenus. Tu continueras à faire travailler le souvenir, ce qu’il (...)

Dans le dernier roman d’Emmanuelle Bayamack-Tam, il y a de la musique – d’emblée celle d’une langue lyricomique –, une parole – elle est le plus souvent féroce –, des vers – ceux de Hugo, Baudelaire, Rimbaud, Racine –, et de la danse – une ronde infernale des corps sur la scène du théâtre des vices. ….d’abord ce titre, un alexandrin emprunté aux Métamorphoses d’Ovide : Si tout n’a pas péri avec mon innocence. La violence de la voix de Kimberly frappe. Sa confession court sur près de 450 pages de tension, de railleries, d’excès mais encore de truculence et de drôlerie. Il n’y a aucune morale dans ce roman d’apprentissage, et c’est l’un des tours de force d’Emmanuel Bayamack-Tam. Mais une loi universelle, qui se vérifie à la toute fin du livre.

Vincent Roy, Le Monde, 11 janvier 2013

Emmanuelle Bayamack-Tam fait montre d’un réel don qui n’est pas que du talent mis en perspective mais bien une grâce offerte par une fée éprise d’absolue et de poésie, de légèreté et de constance, de sensualité et d’humour ; bref, autant de pétales à ne surtout pas arracher en sifflotant une comptine enfantine totalement stupide (je t’aime un peu, beaucoup, etc.) mais à protéger du blizzard compassé de la norme populaire qui prédispose à mettre en lumière l’histoire eu détriment de tout le reste. D’autant que du côté de l’histoire, vous allez être servi ; alors quand le style se met de la partie, c’est l’apothéose, feu d’artifice à tous les étages ! Lire oui, mais avec le plaisir inégalé du style…

J’ai en horreur les stigmatisations et les enfermements dans des genres précis mais à la lecture de ce bijou on se demande tout de même si un homme aurait été capable de cela, comme si certaines démesures ne peuvent être osées que par le talent féminin qui possède une précision spécifique dans la compréhension de certaines choses… et donc dans son rendu. Un livre qui claque dans le silence hypocrite des convenances pour nous rappeler à l’essentiel : le sens de la vie.

François Xavier, Le Huffington Post, 2 février 2013

Le présent volume rassemble toutes les lettres de l’artiste connues à ce jour (plus de 200 sont inédites). Il constitue désormais l’édition de référence de cette correspondance dont André Chastel a pu écrire qu’elle « livre en quelque sorte l’autobiographie du peintre, dans le rythme même du vécu, dont aucun récit ne serait capable de restituer la puissance et la fierté ».

Bienheureuse et riche est votre vie, pleine et complète --- à ce que vous croyez. Jusqu’à ce que quelqu’un arrive et vous fasse comprendre ce que vous avez raté tout ce temps. Tel un miroir qui reflète plus ce qui manque que ce qui est là, il montre les vides de votre âme — les vides que vous avez refusé de voir. Cette personne peut être un amant, un ami ou un maître spirituel. Parfois il peut être un enfant sur lequel veiller. Ce qui compte, c’est de trouver l’âme qui va compléter la vôtre. Tous les prophètes ont donné le même conseil : trouvez celui qui sera votre miroir ! Pour moi ce miroir est Shams de Tabriz. Rûmi

Dans la tradition haïtienne du roman paysan, marquée par le classique de Jacques Roumain "Gouverneurs de la rosée" et plus récemment par "La Belle Amour humaine" où Lyonel Trouillot faisait entendre les voix du village d’Anse-à-Foleur, ce Bain de lune de Yanick Lahens s’impose par sa grande beauté lucide. (Le Point 04.11.2014)

Yanick Lahens a longtemps labouré la terre haïtienne pour faire naître Bain de lune. En Haïti, « vivre et souffrir sont une même chose » nous fait comprendre la narratrice du roman, une inconnue échouée sur une plage. Née le 22 décembre 1953 à Port-au-Prince, Yanick Lahens dépeint ainsi les forces extérieures et intérieures qui sont à l’œuvre dans son pays natal. La beauté des paysages et des gestes, les bains de lune et le chant vaudou, la cruauté d’une existence très dure et d’une politique bien souvent cynique, tout passe par le style direct et tranchant, à la fois empathique et distancé de l’auteur.

Jasper Gwyn , romancier décide de ne plus écrire de roman. Au bout d’un certain temps l’écriture lui manque . Il décide de devenir copiste et une expo de peinture lui donne l’idée de copier des gens . il aménage un atelier pour recevoir ses modèles, soigne la lumière,l’ambiance sonore, le décor et après un premier essai se lance dans cette nouvelle activité et trouve des clients . Les clients reçoivent un écrit qui est leur portrait et qu’ils doivent conserver secret. Le portrait d’une jeune fille va perturber l’auteur ….

Un livre intéressant , belle écriture , sur un sujet plutôt aride ( la création littéraire) , Bariccio s’amuse tout en nous surprenant .

Prologue

Je suis allongée sur la table, nue, la chair généreuse de ma croupe et de mes cuisses épousant la surface lisse et fraîche du chêne. Ce soir, c’est le sommet, la dernière leçon. A la lueur des bougies, j’observe les gestes souples de l’Inglese qui s’active dans les profondeurs obscures de la cuisine, tandis que, dans la nuit d’été, le braiement d’un âne ou le bourdonnement d’un moustique viennent de temps à autre faire écho au remue-ménage de ses casseroles.

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