Albane Gellé : Je te nous aime

Mercredi 19 septembre 2012 — Dernier ajout dimanche 16 janvier 2022

elle
est en train de devenir ce dont
elle parle depuis le début, ouf.


elle
n’a plus du tout honte d’arriver
à la plage un ballon sous le bras,
ni d’écouter Renaud ni d’écrire un
poème pour un anniversaire, et toc.


il
se croit obligé de toujours sauver
le monde, menace sa fatigue si
elle l’empêche d’être un héros.


elle
en a marre des ils qui ne tiennent
pas debout tout seuls.


il
parle à son elle, de toutes ses elles,
c’est du passé, plus d’inquiétude.
Elle ne dit rien.


il
un jour cessera de lui parler de
sa foutue désespérance, partira en
bateau tout seul et très très loin
prendra le large quittera les quais.


elle
a commencé par enlever le cou-
vercle et puis tout doucement elle
est sortie de son bocal.

Albane Gellé : Je te nous aime, Cheyne, 2011 [2004], pages 61, 62, 63, 64, 65, 66, 67

D’autres textes sur le site des Tisseurs :
Albane Gellé : où que j’aille
Albane Gellé : Quelques
Albane Gellé : Nous valsons
Albane Gellé : L’air libre
Albane Gellé : Si je suis de ce monde
Albane Gellé : Bougé(e)

Nous avons eu la chance d’organiser une rencontre avec Albane Gellé à la médiathèque de Brassac les Mines, voici quelques traces de mots partagés :
Paroles et voix, Albane Gellé à Brassac les Mines, mai 2014

Vos témoignages

  • 22 septembre 2012 18:20

    il

    est prêt

    elle

    a envie de bonheur

    et encore..

    • Albane Gellé : Je te nous aime 30 septembre 2012 20:55, par michelle foliot

      … être libre avancer pouvoir vouloir désirer contempler ignorer défier rêver espérer s’émerveiller être soi faire ce qui plaît après le nécessaire ce qui suit me conviendrait assez « Finalement, ce qui constitue l’ossature de l’existence, ce n’est ni la famille, ni la carrière, ni ce que d’autres diront ou penseront de vous, mais quelques instants de cette nature, soulevés par une lévitation plus sereine encore que celle de l’amour, et que la vie nous distribue avec une parcimonie à la mesure de notre faible cœur » (de « l’usage du monde » de Nicolas Bouvier)

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