elle
est en train de devenir ce dont
elle parle depuis le début, ouf.
elle
n’a plus du tout honte d’arriver
à la plage un ballon sous le bras,
ni d’écouter Renaud ni d’écrire un
poème pour un anniversaire, et toc.
il
se croit obligé de toujours sauver
le monde, menace sa fatigue si
elle l’empêche d’être un héros.
elle
en a marre des ils qui ne tiennent
pas debout tout seuls.
il
parle à son elle, de toutes ses elles,
c’est du passé, plus d’inquiétude.
Elle ne dit rien.
il
un jour cessera de lui parler de
sa foutue désespérance, partira en
bateau tout seul et très très loin
prendra le large quittera les quais.
elle
a commencé par enlever le cou-
vercle et puis tout doucement elle
est sortie de son bocal.
Albane Gellé : Je te nous aime, Cheyne, 2011 [2004], pages 61, 62, 63, 64, 65, 66, 67
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Nous avons eu la chance d’organiser une rencontre avec Albane Gellé à la médiathèque de Brassac les Mines, voici quelques traces de mots partagés :
Paroles et voix, Albane Gellé à Brassac les Mines, mai 2014