Albane Gellé : Quelques

Lundi 4 août 2014 — Dernier ajout mercredi 20 janvier 2021

Un lieu culturel qui joue hors les murs, dans le quartier où il est implanté, un immeuble animé par un collectif d’habitants et savamment orchestré par un gardien à l’accent toulousain, une auteure en quête de réel… Tels sont les ingrédients qui auront conduit à « Quelques ». Le projet d’écriture s’est construit avec Albane Gellé sur la base de rencontres sous forme de rendez-vous avec chacun, chaque famille, dans les moments d’après-midi ou de soirée… Autour d’un café, d’un biscuit, dans le silence d’un appartement vide, entre les bruits du dehors ou les discours fleuves de la TV allumée en permanence, s’amorce un échange où se raconte la vie d’ici, celle de tous les jours, celle d’hier et aussi les espoirs pour demain. A travers ces (ses) paroles, l’hôte se livre peu à peu, se dévoile doucement pour laisser affleurer l’intime. // Jean-Jacques Le Roux, Remue.net

Sans homme elle vit seule, à force elle
n’entend plus, pendant qu’un chien
aboie, les autres bruits du cœur, et les
portes qui claquent, pendant qu’un chien
attend.

Pour sa femme il dit maman, sans
faire exprès, c’est depuis les enfants,
tandis qu’au mur la jeune mariée est
restée dans un cadre d’une vingtaine
de centimètres.

Au chaud entre les tapisseries, protégé
du danger, presque des maladies, il
construit des bateaux en bois, avec une
très ancienne délicatesse, elle le regarde
en souriant, ils finiront leurs jours à la
mer, tout au bord.

Décidé à agir, puisque c’est un garçon,
et que le monde va mal, jusqu’aux
poubelles d’en bas qui prennent feu la
nuit, il sait ce qu’il veut oui : devenir
gendarme.

Albane Gellé, Quelques, Inventaire/Invention, 2004, pages 9, 11, 15 et 18.

D’autres textes sur le site des Tisseurs :
Albane Gellé : où que j’aille
Albane Gellé : Nous valsons
Albane Gellé : L’air libre
Albane Gellé : Si je suis de ce monde
Albane Gellé : Bougé(e)
Albane Gellé : Je te nous aime

Nous avons eu la chance d’organiser une rencontre avec Albane Gellé à la médiathèque de Brassac les Mines, voici quelques traces de mots partagés :
Paroles et voix, Albane Gellé à Brassac les Mines, mai 2014

Vos témoignages

  • michelle foliot 11 septembre 2014 11:38

    Je crois comprendre qu’il s’agit de textes qui lui ont été inspirés par les habitants d’immeubles périphériques à la ville ; sorte de tableaux d’une société en marge. Ces récits à eux seuls résument une vie : les âges, leur place dans la société. Ils donnent à voir des vies frustrées, privées de liberté, de langage, d’expression, : des vies « à l’écart ».

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