Alexandre Romanès : Un peuple de promeneurs

Jeudi 18 février 2016 — Dernier ajout mercredi 17 février 2016

Alexandre Romanès, né en 1951 est issu de la famille Bouglione. Acrobate, dompteur de fauves, luthiste, il fonde avec sa femme Délia, danseuse tzigane de Roumanie, le cirque Romanès en 1994. Ce premier cirque Tzigane d’Europe est composé de Gitans et accompagné d’un orchestre venu des Balkans. Les rencontres d’Alexandre Romanès avec Jean Genet, Christian Bobin, Lydie Dattas, Jean Grosjean, Yehudi Menuhin l’incitent à apprendre à écrire pour exprimer à son tour ce qu’il ressent et apporter un témoignage sur le monde des gens du voyage. Il devient donc poète et publie plusieurs livres dont Un peuple de promeneurs chez Gallimard. Cet ouvrage mêle anecdotes, fragments de conversations, aphorismes dans un style simple, plein d’humour et profondément humain. Il nous apporte un regard tendre sur le monde des tziganes, un vent de liberté, de la légèreté et une bonne dose de bon sens. J’ai passé un très bon moment à le découvrir.

  • Dans la langue tzigane, police et diable c’est le même mot.
  • Etre gitan, c’est aller en prison plus vite qu’un autre.
  • A côté du cirque, il y a le cimetière de Clichy. Le seul endroit tranquille du quartier. Je vais souvent m’y promener avec mes filles. Je lis sur une tombe : Monsieur X, chef de bureau. Quelle misère …
  • Je suis dans le train, on traverse les Vosges. De l’homme assis en face de moi se dégage un parfum extraordinaire. Je n’ai jamais rien senti d’aussi bon. J’engage la conversation et je lui demande ce qu’il fait. « je suis bûcheron » Ce parfum, c’était les arbres.
  • ça fait plusieurs jours qu’on cherche une place pour installer le chapiteau. Les mairies nous disent qu’il n’y a plus d’espace public et c’est vrai car ils ont fait ce qu’il fallait pour qu’il n’y en ait plus

 Avec le temps qui passe, j’ai de moins en moins d’affinités avec les hommes, sauf les enfants, les gazelles et les loups.

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