- Je vais prendre deux RTT alors…
Il était entrain de couper des tranches fines d’un radis noir. Elle lui avait dit qu’elle partait deux jours à Paris. Tout de suite, il a voulu l’accompagner, c’est ce qu’il a dit, Je prends deux RTT et je viens avec toi. En cinq minutes, il a tiré des plans sur la comète, il a tout organisé, l’heure de départ, le trajet, ce qu’il pourrait visiter, la tour Eiffel, Montmartre, Pigalle.
– J’ai besoin d’être seule pour vivre ça. Il s’est arrêté. Il l’a regardé.
– Tu ne veux pas que je vienne avec toi ? Jeanne a fait non de la tête. (…) - Moi, je n’ai jamais envie de partir sans toi.
Sa voix était blanche. Il a ajouté qu’il n’avait pas besoin de ça. Partir sans elle. Etre sans elle. Qu’il aimerait ne jamais la quitter, pas une minute.
– Je suis malheureux quand tu n’es pas là. Il avait mal. Jeanne s’est calée contre la table. Pourquoi c’est toujours aux femmes de se sacrifier. Pourquoi c’est toujours à elles qu’on demande d’être faibles, comme si elles étaient nées pour ça. - Je ne veux pas renoncer.
P396/397 Claudie Gallay « la beauté des jours » éditions Acte Sud