JOEL VERNET : Lettre à l’abandon dans un jardin

Jeudi 3 janvier 2013 — Dernier ajout mardi 14 mai 2013

"On dit qu’il n’y a qu’une loi, qu’une voie : Celle de vivre. D’aller contre la peine, d’inverser le malheur en étoile lumineuse, fulgurante. On s’interroge. Souvent. Longtemps, si longtemps qu’on ne voit pas la vie qui passe, les jours qui s’éloignent, les craintes qui surgissent, la vie justement qui se fane, nos joues qui pâlissent, notre chant qui faiblit. Alors, avec raison, on écarte les doutes comme des branches mortes, on brûle toutes les malédictions, on se brûle soi-même aux plus mauvaises intempéries, on appelle les risques, la vie incertaine, notre plus grande part d’inconnue, c’est à ce prix, peindre, chanter, écrire, sont à ce prix, si simple : Vivre. On établit des bilans désastreux, on franchit les ornières, on ne s’arrête guère aux résultats que tissent les araignées des banques, les cloportes de l’industrie. On vit avec l’eau des claires fontaines dans le sang, une poignée de souvenirs, un lot de partitions et les notes fabuleuses de toutes les musiques."

Joël Vernet, Lettre à l’abandon dans un jardin, Fata Morgana ,pages 31,32

Vos témoignages

  • nmical 14 mai 2013 07:11

    Trrès beau texte. Juste une coquille : LA vie incertaine. Bon courage M., le plus dur est fini.

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