Lucile, en cet hiver

Dimanche 15 mars 2015 — Dernier ajout mardi 9 juillet 2019
Épisodes précédents : Vincent et Lucile ( récemment séparés ) élevèrent Ella, Denis et Claire élevèrent Margaux mais découverte récente : à la maternité, il y a eu une négligence et les bébés ont été intervertis. Pour l’instant, rien ne change en semaine, les fillettes souhaitant rester dans leur école habituelle. Et, pendant le week-end, elles vont dans leur nouvelle famille.

La neige, toujours la neige ! Lucile en est agacée. L’avait-elle aimée, pourtant ! Elle essaie de se défendre contre ce sentiment de lassitude, contre cette angoisse diffuse qui l’oppresse de plus en plus. Que se passe-t-il ? N’ont-ils pas fait les choses pour le mieux ?

Vendredi ! Ella va sortir de l’école et Denis arrivera peu après, en compagnie de Margaux. Lucile, recroquevillée dans un fauteuil, est surprise par l’entrée silencieuse d’Ella qui vient l’embrasser puis se serre contre elle en pleurant, pleurant ! Ses larmes, si longtemps contenues, se déversent en un flot ininterrompu. Lucile n’a pas besoin de questionner, elle aussi se libère et Denis les trouve sanglotant dans les bras l’une de l’autre. Il est seul. Lucile l’aperçoit, veut se lever. Il lui fait signe qu’il a tout son temps.

Et, quelques instants plus tard, gravement, il parle : – Vous avez remarqué que je suis seul. Est-ce l’effet de cette neige qui nous annonce le froid de l’hiver ? Margaux a beaucoup pleuré, elle aussi… et nous avec elle ! Je pense que le souhait de tous est que rien ne bouge pour ce week-end. N’est-ce pas, Lucile ? – Tout à fait d’accord. Nous voyons aujourd’hui que nous devons avancer en souplesse. – Ne pleure plus, Ella ! Ne pleure plus ! Mais, si tu ne viens pas me faire un câlin, c’est moi qui vais pleurer !

Ella se précipite au cou de son papa : Mais je t’aime, Papa, tu sais… je t’aime ! – Je sais, ma chérie ! Et tu aimes Claire aussi. Et Margaux aime Lucile très fort. On ne voit que de l’amour dans tout ça, c’est bien l’essentiel !

Il croise le regard de Lucile, empreint de gravité et d’inquiétude. Et lui-même, derrière sa tranquillité de surface, a parfaitement conscience que ce ne sera pas facile.

Lucile serre Ella dans ses bras : – Ce sera si bon de se retrouver deux jours entiers l’une avec l’autre ! Après une journée de classe, il y a les leçons à apprendre puis le dîner… et peu de temps pour des échanges. – De même pour nous, dit Denis. Et, songeant que Margaux serait aussi à eux pendant deux jours entiers, il fut ému à cette idée et pressé de partir. Deux jours ! – Vivons le présent et soyons optimistes ! se dit-il. Lucile, en cet hiver…

Épisodes précédents : Vincent et Lucile ( récemment séparés ) élevèrent Ella, Denis et Claire élevèrent Margaux mais découverte récente : à la maternité, il y a eu une négligence et les bébés ont été intervertis.

Pour l’instant, rien ne change en semaine, les fillettes souhaitant rester dans leur école habituelle. Et, pendant le week-end, elles vont dans leur nouvelle famille.

La neige, toujours la neige ! Lucile en est agacée. L’avait-elle aimée, pourtant !

Elle essaie de se défendre contre ce sentiment de lassitude, contre cette angoisse diffuse qui l’oppresse de plus en plus.

Que se passe-t-il ? N’ont-ils pas fait les choses pour le mieux ?

Vendredi ! Ella va sortir de l’école et Denis arrivera peu après, en compagnie de Margaux. Lucile, recroquevillée dans un fauteuil, est surprise par l’entrée silencieuse d’Ella qui vient l’embrasser puis se serre contre elle en pleurant, pleurant ! Ses larmes, si longtemps contenues, se déversent en un flot ininterrompu. Lucile n’a pas besoin de questionner, elle aussi se libère et Denis les trouve sanglotant dans les bras l’une de l’autre.

Il est seul. Lucile l’aperçoit, veut se lever. Il lui fait signe qu’il a tout son temps.

Et, quelques instants plus tard, gravement, il parle :

– Vous avez remarqué que je suis seul. Est-ce l’effet de cette neige qui nous annonce le froid de l’hiver ? Margaux a beaucoup pleuré, elle aussi… et nous avec elle !

Je pense que le souhait de tous est que rien ne bouge pour ce week-end . N’est-ce pas, Lucile ?

– Tout à fait d’accord. Nous voyons aujourd’hui que nous devons avancer en souplesse.

– Ne pleure plus, Ella ! Ne pleure plus ! Mais, si tu ne viens pas me faire un câlin,

c’est moi qui vais pleurer !

Ella se précipite au cou de son papa : Mais je t’aime, Papa, tu sais… je t’aime !

– Je sais, ma chérie ! Et tu aimes Claire aussi. Et Margaux aime Lucile très fort.

On ne voit que de l’amour dans tout ça, c’est bien l’essentiel !

Il croise le regard de Lucile, empreint de gravité et d’inquiétude.

Et lui-même, derrière sa tranquillité de surface, a parfaitement conscience que ce ne

sera pas facile.

Lucile serre Ella dans ses bras :

– Ce sera si bon de se retrouver deux jours entiers l’une avec l’autre ! Après une journée

de classe, il y a les leçons à apprendre puis le dîner… et peu de temps pour des échanges.

– De même pour nous, dit Denis.

Et, songeant que Margaux serait aussi à eux pendant deux jours entiers, il fut ému à

cette idée et pressé de partir. Deux jours !

– Vivons le présent et soyons optimistes ! se dit-il.

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