On ne sait marcher qu’en biais ramassant du brouillard à pleines mains sur les pourtours pour faire semblant d’avoir les poches pleines, on appelle à bout portant à travers la boue noire - les mots ne rendent aucun son,les premiers pris dans les branches,les autres n’en parlons pas, certains jours on met le feu au vent, aux toits bas, aux crêtes calcaires, on casse des flaques dans un contour, traînant un gouffre à chaque pied, on avale des tranches taillées à vif dans l’angoisse, trop peu à déclarer pour être admis - fût-ce dans le grand espace
Mary-Laure Zoss : Entre chien et loup jetés, Cheyne, 2008, page 72