Corine Dupasquier anime des ateliers à l’association Ecrits
La proposition
Dans les frondaisons
Parcourir des textes comme Côme, le baron perché d’Italo Calvino, parcourt les frondaisons, d’arbre en arbre, de branche en branche, de feuille en feuille. Faire germer ces mots, les laisser pousser et devenir à leur tour des arbres. Parcourir ces arbres pour découvrir d’autres univers.
Lecture de trois textes (extraits : Le Baron perché d’Italo Calvino, préface du Livre des arbres, arbustes et arbrisseaux de Pierre Lieutaghi, Un homme qui dort de Georges Perec)
Dans chacun de ces textes, pendant leur écoute, cueillir trois mots comme on récolte des graines. Choisir trois mots parmi les neuf cueillis. Les faire fructifier en arbres de mots : construire un arbre à partir du mot en créant des rameaux par association d’idée, analogie, homophonie, souvenir, etc… Les afficher, prendre connaissance de ceux des autres.
Lecture d’un second extrait du Baron perché (la fin).
Puis écrire un texte à partir d’un des arbres de mot en essayant de donner à son texte une des valeurs littéraires auxquelles Italo Calvino était attaché et qu’il a défendu dans son dernier ouvrage, Les leçons américaines : la légèreté, la rapidité, l’exactitude, la multiplicité, la visibilité, (la consistance).
— -
Les textes
Texte de Manu
nouer ma langue avec la tienne et notre corps à d’autres corps chair bleue, chair battue au cri blanc, à l’odeur lourde qu’il pleuve enfin, qu’il pleuve et le vent et la pierre il n’y aura pas de demain nouer jusqu’à la dernière rognure d’ongle la dernière boucle de mes cheveux perdue dans tes cheveux nouer mes cils aux tiens dessus les yeux opaques dernier lit d’amour, terre dure terre étroite sans mémoire