L’inspiration :
En janvier 2015, plongés dans un état de stupéfaction par les attentats de Charlie Hebdo, Patrick Boucheron et Mathieu Riboulet écrivent, s’écrivent, s’envoient ce qu’ils écrivent, cousent ensemble ce que chacun écrit séparément, au fil des jours, des pensées, des questions, des états, des observations, un ensemble de choses flottantes qui traversent leur corps, leur tête, leur être. En mai 2015, Verdier publie ce texte magnifique, fruit de l’entremêlement de leurs voix. Le texte s’appelle « Prendre dates » - références ici et vous en trouvez un extrait ici.
C’est un peu dans l’esprit de cet objet d’écriture que nous vous invitons à vous engager. Une invitation à prendre dates, à noter au fil des jours de cette nouvelle saison de confinement des pensées, des questions, des états, des observations et toutes les autres choses flottantes qui vous traverserons le corps, la tête, l’être.
Mais pas seulement.
Il y a aussi cette idée d’échanges, de se laisser percuter par ce qui traverse un ou une autre. C’est l’idée de se laisser déplacer - toujours dans ce flottement de pensées - par une alterité. C’est surtout le désir de maintenir le lien avec les autres, celui que le confinement nous retire avec violence et plus encore la version 2 du confinement.

Le dispositif
- Vous écrivez chaque jour, un ou plusieurs fragments : des pensées, des questions, des états, des observations… sans consigne particulière, sans passage imposé, à votre goût. Bref, vous tenez journal.
- Vous envoyez chaque jour tout ou partie de ce que vous avez écrit ce jour-là à une personne de votre choix. Tout ou partie, ce qui signifie que vous pouvez sélectionner simplement un extrait. Une personne de votre choix, cela veut dire une seule personne. Cela veut dire aussi que vous pouvez l’envoyer tous les jours à la même personne mais que vous pouvez aussi changer chaque jour de correspondant.
- Vous invitez votre correspondant à vous transmettre à son tour quelque chose de son jour. Si cette personne tient journal elle-aussi, ce sera facile. Sinon… sinon, vous réussirez sans doute à convaincre la personne de vous adresser quelques mots.
- Vous insérez les mots de votre correspondant comme faisant partie de votre journal, de votre jour. Et le lendemain, vous poursuivez votre journal, nourri de vos nouvelles pensées flottantes mais aussi des mots de votre correspondant.
Quelques points de vigilance
Contrairement au Journal d’un confinement - saison 1, vous ne bénéficierez pas de relances régulières, de contraintes et d’incitations. C’est dans votre présence aux événements de vos jours et dans les liens qui se tisseront avec votre ou vos correspondant-s que vous trouverez la matière pour votre écriture quotidienne.
Lors de la saison 1, le rapport au livre choisi offrait une ouverture extérieure. Soyons vigilants pour la saison 2 à ne pas tourner en rond autour de nos petits tracas. Nous aurons besoin d’un souffle extérieur, gardons un œil vif sur ce qui nous entoure, une peau sensible à ce qui nous effleure… et appuyons-nous sur l’énergie des personnes avec qui nous allons correspondre.
Dans l’idéal, si votre Journal d’un confinement ne va pas forcément avancer, il devrait au moins sinuer, explorer des directions, même s’il a du mal à se stabiliser dans l’une ou l’autre de ces directions.
Les conditions de participation
Comme pour la saison 1 du journal d’un confinement, la participation est gratuite et sans inscription.
Vous pouvez soutenir l’association Tisseurs de Mots par votre adhésion - ici et recevoir des informations sur nos actions en vous abonnant à notre lettre d’information - il suffit de nous en faire la demande par mail : tisseursdemots chez gmail.com
Nous n’aurons pas le temps de mettre en lien les participants à cette aventure, ni de lire les journaux en cours de création. En revanche, nous restons à l’écoute de ce que vous traverserez pendant ce confinement et nous sommes curieux de savoir où cette proposition de tenir journal vous aura conduit au fil des jours.
Belle aventure. Beaux jours.