Je t’écris depuis…

Correspondance intergénérationnelle
Mardi 26 octobre 2021

Ils ont 14 ans. Ils vivent dans des petits villages de Haute-Loire et le collège est un lieu de vie important pour eux.
Ils ont plus de 70 ans et vivent ailleurs, dans autant de lieux variés en France.
Ils s’écrivent les uns les autres, une correspondance intergénérationnelle pour partager des moments de vie, des rêves, des points d’ancrages et des peurs.
un projet soutenu par la Fondation d’entreprise La Poste

L’idée :

Engager une correspondance épistolaire entre des collégiens et des personnes âgées de plus de 70 ans, sans que l’un et l’autre ne se connaissent au début de cette correspondance.

L’objectif est de permettre aux jeunes de s’autoriser à prendre la parole, à écrire pour s’affirmer et trouver auprès de leurs correspondants une présence. Le geste d’écrire prend du sens, il trouve un lecteur (ou une lectrice) et ouvre vers l’opportunité d’échanges.

Pour les correspondants, l’échange est l’occasion de tisser un lien avec un jeune et s’en rapprocher.

Le déroulement :

merci de déposer…

A deux moments de l’année, les collégiens et leur correspondant - 34 jeunes et 34 correspondants - écrivent une lettre à partir d’une même proposition d’écriture :

  • les jeunes participent à un atelier d’écriture dans leur collège
  • les correspondants accèdent à la proposition d’écriture sous la forme d’une vidéo accessible à distance

Les lettres sont envoyées le même jour par la Poste, chacun se risque à aller vers l’inconnu. Il s’agit d’un échange d’une personne à une autre, une action collective pour des écritures inter-personnelles dont l’intimité sera préservée.

Des dispositifs permettront de partager quelque chose des écritures créées entre tous les participants. Ce projet utilise plusieurs supports numériques pour faciliter les échanges entre participants. L’équipe de Tisseurs de Mots apporte un soutien si besoin.

Pour le projet 2021 avec le collège de Landos en Haute-Loire, tous les correspondants ont été trouvés, il n’est plus possible de candidater. Tisseurs de Mots peut accompagner d’autres projets de ce type sur d’autres territoires.

Contact : tisseursdemots chez gmail.com

Quelques traces des échanges…

à la réception des lettres…

Extrait de la lettre d’Aline reçue par Matteu :
J’aime toujours partir dans les bois au petit matin, avec mon bâton et mon panier. J’aime l’odeur des sous-bois quand la pluie a détrempé la terre, quand les feuilles commencent à pourrir et que les champignons sortent. Et quand par chance, je trouve quelques cèpes, ma joie est immense, aujourd’hui comme hier.

Extrait de la lettre de Babette reçue par Manon :
Sur cette terre on marchait, on marchait beaucoup. Pas de bus ni d’automobile. En famille on se déplaçait à cheval, tassés et secoués dans la carriole. On se croirait au 19e siècle dans une nouvelle de Maupassant, pourtant je t’ assure je n’ai pas 200 ans  !

Extrait de la lettre de Danielle reçue par Clara : Nous avons quitté notre maison pour rentrer définitivement dans la France. Je me rappelle avoir jeté un dernier coup d’œil par la lunette arrière en me disant « je pars pour toujours », mais au fond de moi, je n’y croyais pas : ça ressemblait trop à un départ en vacances.

Extrait de la lettre d’Elisabeth reçue par Evan : Je t’écris de mon hameau où j’aime entendre la chouette le soir, où j’aime respirer l’odeur des fleurs de mon jardin où j’aime récolter et cuisinier les légumes cultivés par mon compagnon.

Extrait de la lettre de Claudine reçue par Anthony : Bienvenue en Lozère, pays de sources et de montagnes dans lequel j’ai choisi de vivre avec mon mari en 1973. Autrement dit au siècle dernier, vous n’étiez même pas né cher Anthony ! Ce choix s’est porté sur ce département pour des raisons de sports de plein air.

Extrait de la lettre de Monique reçue par Naïs : Je t’écris depuis ce lieu où une partie de l’Histoire s’est écrite quand les Cévennes ont basculé dans un grand embrasement. Je t’écris depuis ce lieu où, ceux en mal de nature, viennent chercher une autre façon de vivre. Il me suffit de savoir regarder, puiser dans toute chose un intérêt, garder en soi le positif.

Extrait de la lettre de Bernadette reçue par Clémence : Et puis un jour je suis partie : l’envie de s’ouvrir au monde était trop forte, je ne pouvais pas rester ici. Attirée par tous ces « ailleurs » je partis, en ayant toutefois, quelque peu le sentiment d’une trahison. Mais je te souhaite de partir un jour, pour mieux revenir peux-être, riche d’expériences et de souvenir, qui, sans doute te feront dire à ton retour : « j’aime mon pays » !

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