
Tu fabriques des paroles avec l’air même que tu respires. Mais tu voudrais savoir pourquoi. Quels chemins suit la langue de la pensée jusqu’à la voix ? Les noms les plus chers ne sont-ils dans la tête qu’une substance chimique ? La phrase une électricité ? (…) Les mots sont-ils la peau de tes pensées ou leur chair ? D’où ce sang s’écoule-t-il ? Quel peuple en toi s’est assemblé ? Pour quel discours et quels commerces ?
Je travaille (…). Je recommence beaucoup, je laisse poser, j’attends, il faut que le temps passe sur les textes, il faut leur laisser le temps de prendre ou de ne pas prendre, comme après avoir semé ou planté. Ensuite j’émonde, j’élague, je taille dans la matière, je fouille dans le terreau du verbe pour exhumer, extirper le mot précis, le rythme juste, au souffle près, à la virgule, au point-virgule près. Le travail d’écriture est une étreinte avec la matière verbale, c’est de l’empoignade, c’est long, ardent, parfois violent ; et c’est, à mon sens, organique parce que c’est une patiente affaire de matière et de corps. Mon rapport au monde passe par le corps et mon écriture aussi : je ne lâche jamais un texte pour publication éventuelle sans l’avoir au préalable mâché, ruminé, et dit, prononcé, proféré à voix haute, ce qui implique de passer littéralement mot après mot par le corps, le ventre, la bouche.
Un chantier à bras le corps
Je propose ces jours comme un temps de chantier ouvert et partagé, nous serons plus attachés à explorer qu’à « réussir ».
Nous porterons une attention particulière au corps, au corps dans l’écriture, à l’écriture dans l’espace. Que fait le corps à l’écriture et comment ? Comment l’écriture habite l’espace de la page, du corps et au-delà ? Comment la lecture du texte met le texte en travail ?
Chaque jour des temps de préparation corporelle (accessible à tous) - pour gagner en lâcher prise ou en concentration, en tout cas en disponibilité - amorceront les temps d’écriture en compagnie d’auteurs contemporains et les temps de travail de la lecture à voix haute des textes advenus.
Des ateliers pour expérimenter comment les axes de travail corps / écriture / lecture se frottent et peuvent se féconder. L’enjeu ne sera pas de préparer une lecture publique, plutôt d’éprouver comment la lecture du texte peut en affiner l’écriture.

Dates – du lundi 5 juillet 2021 à 14 heures au vendredi 9 juillet 2021 à 14 heures.
Lieu : Chilhac (43) – hébergement possible sur le lieu du stage.
Effectif : de 6 à 10 participant-es.
Intervenante : Isabelle Jannot.
Attention, tous nos stages de l’été 2021 sont complets… Chaque année, nous connaissons des désistements dans les dernières semaines avant le stage. Si vous le souhaitez, nous pouvons vous inscrire sur liste d’attente. Les autres stages programmés cet été sont à découvrir en bas de page…
Tarif : à choisir parmi trois formules…
- sans hébergement 265 euros + adhésion 2021 à l’association Tisseurs de Mots.
- hébergement en chambre double 325 euros + adhésion 2021 à l’association Tisseurs de Mots.
- hébergement en chambre solo 385 euros + adhésion 2021 à l’association Tisseurs de Mots.
Ce tarif comprend l’intervention en atelier d’écriture, l’option choisie pour l’hébergement et les petits déjeuners. Il ne comprend pas les autres repas.
Vous trouvez ci-contre la fiche d’inscription pour ce stage.
A noter… L’association Tisseurs de Mots propose d’autres stages en 2021 :
- Stage marche et écriture : répétitions, variations et goémons - à Chavoy (Normandie) du 19 au 24 juillet 2021.
- Stage écriture longue - une légère explosion de la langue, à Chilhac (Auvergne), du 16 au 20 août 2021.
- Que s’entremêlent les fils du réel et de la fiction ! , à Chilhac (Auvergne), du 23 au 27 août 2021.
Informations : Association Tisseurs de Mots – tisseursdemots chez gmail.com – 06 65 91 27 02