Réveil d’ouate la flanelle rose dénoue les épaules le volet clos s’éveille timide et blanc la lune ronde a commandé le gel
le toit a craqué cette nuit dans le jardin assoupi les choux s’alignent en rangs comme des élèves résignés dans une cour d’école
elle compte les boules de gui sur le squelette transi du peuplier la fumée se marie au brouillard, couple pas clair la cîme d’un sapin flotte comme une île en transit
Clément guette la trace en zig zag du facteur les lettres sont devenues rares la petite va se réveiller emmitoufflée de ses rêves l’œil rond et curieux d’excitation
seuls les yeux jaunes d’Otello le chat noir qui l’épie clignent lentement à l’abri des saisons comme un signal éclairant leur route.