Écritures poétiques

Ce Journal de Diogène, illustré par Thibaud Bernard-Helis, est une réécriture contemporaine en forme de pastiche de la vie de Diogène le cynique, célèbre figure de l’antiquité qui vivait dans une jarre en marge de la société. Cédric Le Penven s’appuie sur les événements saillants de la vie du philosophe, provocateur et virulent, tels que racontés dans Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres par Diogène Laërce au IIIe siècle. Avec sa chienne Arga qui est son seul compagnon, le Diogène d’aujourd’hui vit en surplomb de la ville, près d’un centre commercial en bordure d’autoroute. (…)

Note de l’éditeur

Ainsi l’auteur ne nous cache-t-il rien de ce qui le constitue, le désigne au regard des autres comme au sien, tant sur le plan physique que psychologique, voire sentimental ou sexuel, politique, philosophique, esthétique… Et il joue complètement le jeu. D’abord, loin d’une prétendue et affichée « sincérité », par une objectivité radicale qui passe aussi bien par la crudité, que la trivialité, ou la banalité. Ensuite par une totale absence de complaisance dans la mesure où chacune de ses propositions ne tolère ni délayage ni sensiblerie et ne s’entoure d’aucune précaution.

C’est que, sans y toucher, discrètement mais inéluctablement, la forme de ce texte en définit la morale. Il s’agit de phrases sèches, factuelles, sans aucun effet visible. Seule leur accumulation finit par provoquer cet effet d’individualité universelle qui, au-delà de l’anecdote, emporte une adhésion fascinée. (Note de l’éditeur)

4h18 du matin. Sept visages dressés sous le ciel grondant de Londres. Sept âmes brisées, en plein cauchemar éveillé…

Dans ce poème urbain, Kae Tempest célèbre la pulsation de vie d’une génération désenchantée, en quête d’une échappatoire à la solitude humaine et la combustion du monde, pour nous reconnecter à la force des éléments. Nous sentir vivant.es.

Une déflagration de beauté, un flow puissant. (Note de l’éditeur)

Crédit photo : Jim Dyson/Getty Images

Quand notre main ne suffira plus à cacher le soleil dans le ciel, le soleil sera redevenu du feu. Tant que le soleil tiendra dans notre main, nous serons voyants. (note de l’éditeur)

Une famille de pêcheurs dont le père disparaît en mer, un couple de gens modestes que la mort vient séparer, un homme seul qui abandonne maison, papiers d’identité et biens matériels pour vivre en vagabond sous les étoiles…Trois poèmes narratifs. Trois destins aux prises avec la vie. Trois histoires simples pour dire la fierté du peuple grec. Ce ne sont pas les héros des batailles homériques que chante Katerina Apostolopoulou dans ce premier recueil écrit en deux langues, le grec et le français, mais le courage des êtres qui placent l’hospitalité et la liberté au-dessus de tout, qui se battent avec les armes de l’amour et de la dignité, qui ont peu mais donnent tout. À l’heure de la crise économique et du concept de décroissance, une voix venue de Grèce nous invite à voir Sisyphe heureux.

(Note de l’éditeur)

Dans ce recueil écrit au cœur d’une forêt, Hélène Dorion fait entendre le chant de l’arbre, comme il existe un chant d’amour et des voix de plain-chant. « Mes forêts… », dit-elle dans un souffle qui se densifie de poème en poème. Et l’on entre à pas de loup dans une forêt de signes où l’on déchiffre la partition de la vie sur fond de ciel, sur fond de terre, sur fond de neige, de feuillages persistants et de flammes qu’emporte le vent, de bourgeons sertis dans l’écorce et de renouvellement.
Note de l’éditeur

Le crachat Crache, camarade zek, crache. Tu as souffert plus qu’un autre ? Depuis plus longtemps qu’un autre, ici ? Aucune importance. Tu as froid et la lavasse qui t’arrive le soir et a pour nom soupe n’a jamais connu ni le feu ni le légume ? Ça n’a pas d’importance. Tu as faim et tu (...)

Dans son recueil de poésie, Noémie Pomerleau-Cloutier s’ancre, au-delà de la route 138, en terrain maritime à la découverte de « la force qui soude ces femmes et ces hommes à cette terre frangée de centaines d’îlots, de plages et de passages ». Le Bella Desgagnés, moyen de transport de l’exploratrice et ligne directrice de l’œuvre, fait voyager le lecteur à la rencontre des « Coasters » (les Nord-Côtiers). À chaque port, des paroles innu-aimun, francophones et anglophones entrent dans ce magnifique recueil et nous racontent leurs histoires : « Oh we had a wonderful life my dear / as long as we were on the water / we were ok / on the sea i would never change him / for anyone else ».

Tina Laphengphratheng - https://www.moutonnoir.com/

soir des ombres montent du fond des fossés marécageux qui partagent les champs se glissent entre les pierres tournent la meule silencieusement aiguisent leurs doigts celui qui vieil homme d’écorce grise cherche vers les rauques aboiements un chemin : ornières noires et boues (...)

Odile Fix écrit et dessine un paysage familier inondé de lumière, une lumière qui traverse les corps. Le cheminement est incertain on ne sait ce qui de nous / chemine dans / l’étiage des bêtes.

L’horizon même disparaît.
Les mots sont ici de cette langue silencieuse qui questionne autant qu’elle sculpte et abreuve. (note de l’éditeur)

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