Joël Dicker : La vérité sur l’affaire Harry Québert

Samedi 16 août 2014

À New York, au printemps 2008, alors que l’Amérique bruisse des prémices de l’élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d’écrire le nouveau roman qu’il doit remettre à son éditeur d’ici quelques mois. Le délai est près d’expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d’université, Harry Quebert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d’avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison. Convaincu de l’innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l’enquête s’enfonce et il fait l’objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d’écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s’est-il passé dans le New Hampshire à l’été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ? Sous ses airs de thriller à l’américaine, La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert est une réflexion sur l’Amérique, sur les travers de la société moderne, sur la littérature, sur la justice et sur les médias. (note de l’éditeur)

27. Là où l’on avait planté des hortensias

"Harry, j’ai comme un doute sur ce que je suis en train d’écrire. Je ne sais pas si c’est bon. Si ça vaut la peine…

  • Enfilez votre short, Marcus. Et allez courir.
  • Maintenant ? Mais il pleut des cordes.
  • Épargnez-moi vos jérémiades, petite mauviette. La pluie n’a jamais tué personne. Si vous n’avez pas le courage d’aller courir sur la pluie, vous n’aurez pas le courage d’écrire un livre.
  • C’est encore un de vos fameux conseils ?
  • Oui. Et celui-ci est un conseil qui s’applique à tous les personnages qui vivent en nous : l’homme, le boxeur et l’écrivain. Si un jour vous avez des doutes sur ce que vous êtes en train d’entreprendre, allez-y, courez. Courez jusqu’à en perdre la tête : vous sentirez naître en vous cette rage de vaincre. Vous savez, Marcus, moi aussi, je détestais la pluie avant…
  • Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ?
  • Quelqu’un.
  • Qui ?
  • En route. Partez maintenant. Ne revenez que lorsque vous serez épuisé.
  • Comment voulez-vous que j’apprenne si vous ne me racontez jamais rien ?
  • Vous posez trop de questions, Marcus. Bonne route.

Joël Dicker : La vérité sur l’affaire Harry Québert, Ed du Fallois/L’âge d’homme, 2012, page 107.

Vos témoignages

  • Michelle FOLIOT 4 octobre 2014 22:44

    La vérité pour parvenir à son but est de ne jamais se décourager, de considérer l’épreuve comme un exercice de la volonté et de son propre engagement.

    • "J’aimerais vous apprendre l’écriture, Marcus, non pas pour que vous sachiez écrire, mais pour que vous deveniez écrivain. Parce qu’écrire des livres, ce n’est pas rien : tout le monde sait écrire, mais tout le monde n‚’est pas écrivain. -Et comment sait-on que l’on est écrivain, Harry ? - Personne ne sait qu’il est écrivain. Ce sont les autres qui le lui disent«  »Que lorsque vous avez une idée, au lieu d’en faire immédiatement l’une de vos illisibles nouvelles que vous publiez ensuite en première page de la revue que vous dirigez, vous devez la garder au fond de vous pour lui permettre de mûrir. Vous devez l’empêcher de sortir, vous devez la laisser grandir en vous jusqu’à ce que vous sentiez que c’est le moment.«  »On a le droit de parler de tout, Marcus, de tout ce qui nous touche. Et il n’y a personne qui puisse nous juger pour cela. Nous sommes écrivains parce que nous faisons différemment une chose que tout le monde autour de nous sait faire : écrire. C’est là que réside toute la subtilité"

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