Guus Kuijer : Pauline ou la vraie vie

Lundi 2 février 2015 — Dernier ajout dimanche 1er février 2015

Pauline est une jeune Hollandaise. Et, comme toutes les filles d’aujourd’hui, elle se pose beaucoup de questions sérieuses ou farfelues. Une fille et un garçon de cultures différentes peuvent-ils s’aimer ? Est-ce possible de comprendre les adultes et d’être compris par eux ? Faut-il toujours faire confiance à ses amis ? Doit-on se méfier des inconnus ? Est-il normal de se confier à une vraie vache qui fait Meuh ? D’écrire de la poésie ? De prier sans être croyante ? D’avoir un père qui se rase le crâne et se balade en robe ? D’éprouver du chagrin quand son grand-père adoré tombe malade ? D’avoir envie de rire dans un cimetière ?

Mon instituteur est amoureux de ma mère ! Quelque chose de pire pouvait-il arriver ? NON ! Bon, d’accord, mon père et mère sont divorcés depuis longtemps. Ma mère est une gentille mère. Mon instituteur est un gentil instituteur.Mais tous les deux ensemble, je trouve ça dégoutant ! De plus, je crois que c’est de ma faute. Tout à commencé il y a quelques mois. Le jour de la première leçon sur les métiers. Nous connaissions déjà le sujet de la leçon, mais l’instituteur ne savait pas que nous le savions.

  • Les enfants, a t-il commencé, plus tard vous aurez un métier. Moi Un autre est général. Pour prendre un exemple de métier sérieux. Maintenant, j’aimerai que vous me disiez ce que vous voulez faire plus tard. Il s’en est suivit un terrible raffut. Tout le monde criait en même temps. L’instituteur à alors frapper contre le tableau avec sa baguette et le calme est revenu. Puis il est passé entre les bancs.
  • Mehmet ?
  • Général, M’sieur.
  • Mourad ?
  • Général, M’sieur.
  • Fatima ?
  • Général, M’sieur.
  • Holà ! A dit l’instituteur, je crois que vous n’avez pas très bien compris. Chacun peut avoir son avis. Vous n’êtes pas obligés de répéter ce que j’ai dit. Dites sincèrement ce que vous voulais faire plus tard. On reprend. Mehmet ? Mehmet a regardé l’instituteur. Il a respiré profondément.
  • Pas général alors, M’sieur ? A-t-il demandé. A son tour, l’instituteur a respirer profondément.
  • Tu as bien sûr le droit de devenir général, mais tu peux aussi avoir envie de devenir autre chose. Mehmet a regardé l’instituteur et a dit d’un air radieux :
  • Général, M’sieur. L’instituteur a eu mouvement d’hésitation. Puis il s’est adressé à Mourad :
  • Mourad ?
  • Général, M’sieur. Je n’ai pas pu me retenir d’éclater de rire. L’instituteur est devenu tout rouge.
  • Qu’y a-t-il de si drôle, Pauline ? A-t-il demandé, furieux.
  • Rien, M’sieur, j’ai répondu.
  • Et toi, que veux tu faire plus tard ? A-t-il ajouté . C’est alors que j’ai dit ce que je n’aurais pas dû :
  • Poète, Monsieur. c’est sorti tout seul.

Parfois les mots tombent, légers comme des flocons, parfois ils tombent lourds comme des pierres, mais chaque fois les gens disent : silence, un mot va tomber.

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