John Steinbeck : La perle

Vendredi 22 août 2014 — Dernier ajout samedi 23 août 2014

Juana se traîna sur les rochers du rivage. Son visage n’était qu’une douleur sourde et son flanc la brûlait. Elle se maintint à genoux pendant un moment, sa jupe trempée collant à ses jambes. Elle n’éprouvait aucune colère contre Kino. Il avait dit : « Je suis un homme » et cela signifiait beaucoup de choses pour Juana. Cela signifiait que Kino était à moitié fou et à moitié dieu. Cela signifiait que Kino se lancerait de toute sa force contre une montagne, précipiterait toute sa force contre la mer. Dans son âme de femme, Juana savait que la montagne resterait immuable tandis que l’homme se briserait ; que les marées se poursuivraient tandis que l’homme se noierait. Et cependant, c’est tout cela qui faisait de lui un homme, demi-fou, demi-dieu, et Juana avait besoin d’un homme ; elle ne pourrait pas vivre sans un homme.

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