Simonetta Greggio : La douceur des hommes

Jeudi 8 octobre 2015 — Dernier ajout dimanche 4 octobre 2015

Une vieille dame qui se meurt doucement, une jeune femme qui s’éveille à la vie… Entre les deux, le partage d’un voyage France-Italie et longue confidence. Puis le silence. Un secret.

Une ode à l’amour fou où éclate la sensualité de la langue française maniée par une Italienne.

Un petit roman, un petit bijou.

Toute ma vie, j ai aimé, bu, mangé, fumé, ri, dormi, lu. De l’avoir si bien fait, on m’a blâmée de l’avoir trop fait. […]Je me suis bagarrée avec les hommes pendant plus de soixante ans. Je les ai aimés, épousés, maudits, délaissés. Je les ai adorés et détestés, mais jamais je n’ai pu m’ en passer. […] La chaleur des hommes, qui m’a si bien enveloppée, ne fait que me rendre plus odieux ce grand froid qui avance. Il n’y a pas de bras assez puissants pour m’en préserver, dans la nuit qui vient. page 13/14

Pour moi, voyager a toujours été ça, ce moment de rupture qui permet de voir les choses autrement, de casser ses rythmes intimes, d’être à l’affut parce que rien n’est connu d’avance et qu’il faut rester sur ses gardes. page 24

Il suffit de très peu de temps pour tomber amoureux - d’un jour de grand vent ou de distraction un peu solitaire, de soleil ou de pluie malvenue, de pas grand chose en fait - mais on a besoin ensuite de tout son temps pour endiguer la vague. Et on n’y arrive pas. ça s’estompe, mais c’est là, ne t’y trompe jamais. ça fait partie de toi, de tes joies et de tes pleurs, de tes batailles gagnées et de celles que tu perdras. page 62

Quant tu arriveras, avec un peu de chance, à la dérive ultime - terrible épreuve que je te souhaite toutefois -, tu verras aussi comme beaucoup de choses que tu croyais essentielles ne sont que des gesticulations inutiles. page 73

Le crépuscule est vert sauterelle page 169

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