Une feuille pour un jour

Jeudi 3 décembre 2015

Proposition


§ Cueillir et recueillir parmi un bouquet de livres de poésies 20 mots dont 5 ou 6 verbes.

§§ Chacun choisit une petite enveloppe, la déplie pour trouver à l’intérieur une feuille d’automne. Ecrire 4 questions, autour de la présence, de l’histoire, de la forme, de l’apparence de cette feuille, autour de la situation proprement dite de recevoir une feuille, ou tout autre question encore… Laisser s’écrire les questions qui surgissent.

§§§ Lecture d’un court extrait de « un jour » de Charles Pennequin. Ecrire deux bribes, avec ce déclencheur « un jour ». Explorer davantage le corps, l’expérience des sensations par rapport aux feuilles, le souvenir d’un instant…

§§§§ Relire toutes les traces ramassées en cours d’atelier : mots, questions et « un jour ». Repérer ce qui se dégage, l’espèce d’essentiel qui émerge. Proposition : écrire un texte qui se nourrissent des traces collectées, tenter d’aller à l’essentiel donc de condenser, d’aboutir à un texte ramassé.


Les textes

Cerises, cheval, manteau, forêt, bouquet, un Jour la lumière, les mots, les ombres aussi, mais toujours la Vie. La racine, le ciel, l’au-delà, le top-plein. Un jour, la couleur, la forme, le contour, le contenu, comprendre, tout comprendre, as-tu compris ?. Ne vous méprenez pas, nous vivons dans les arbres, les visages. Je pousse des portes qui s’ouvrent sur la Vie, et d’autres qui mènent je ne sais où.

Marie Antoinette


Petite feuille douce, délicate Ton regard posé sur moi m’a réchauffé. Moi, la solitaire, la moins que rien, la plus que tout. Tes yeux dorés étaient posés sur moi. Notre langage était amour. Un jour tu t’en es allée Un jour, tu m’as quittée, seul ton souvenir m’accompagne encore Seul compagnon attentif sur le chemin de vie Quelques pleurs parfois se mêlent aux rires. Mes yeux se lèvent alors vers les cieux. Pour accrocher une étoile.

Sylvie


Elles chantent ailleurs maintenant hors d’atteinte Elles ont dérivé loin des matins loin des habitudes loin des crépuscules Elles n’ont plus de visage rien que des contours fragiles flous diffus Elles n’ont plus d’odeur parfois le choc d’un parfum fugace Elles n’ont plus de couleur trop lavées délavées noyées Elles seront gardées au coin d’un regard au détour d’un sourire au plus profond d’un cœur ou dans une enveloppe bleue.

Dominique


Ne restons pas interloqués par une fin d’automne sacrifiée aux couleurs flamboyantes avilies de rouge sang Les arbres offrent leurs feuilles aux veinures subtiles de tous les chemins possibles Pas de page blanche au delà de la fêlure secrète des destins brisés rions dansons au miracle des saisons renouvellées

Marie


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