Epiphanies de l’aube

Jeudi 30 janvier 2014 — Dernier ajout vendredi 14 février 2014

Cet atelier d’écriture est une invitation à découvrir « Après chaque page », recueil de Christiane Veschambre. Il a été mené en amont d’une rencontre avec la poète, avec les résidents d’une maison de retraite et avec les lectrices d’une bibliothèque municipale. L’idée de la proposition était la même, la conduite de l’atelier était un peu différente en fonction des publics.

Proposition


Lecture de Christiane Veschambre, texte « Orbite ». Après chaque page, Le préau des collines, 2010, pages 9 à 13. Antoine Emaz lit ce recueil comme « des moments où brusquement vivre se révèle plus grand que d’habitude alors qu’on est resté dans l’ordinaire du jour. ». Note de lecture de Antoine Emaz sur Poezibao

§ Proposition : Écrire l’aube // moment où le soleil levant découpe le ciel de l’horizon, clarté qui éclaire le jour qui se présente, début du jour et de l’activité quotidienne, naissance d’un projet, d’un rêve, d’un événement //. Écrire non pas pour l’école, non pas par des métaphores ornementales. Écrire l’aube par une ou des épiphanies.


Les textes

Un chemin de terre entre deux eaux, la mer au loin, je marche au milieu du marais, des roseaux s’agitent sous le vent les pieds dans l’eau. Immobile, les étangs mordorés, cernés de petites passes jouent avec la lumière qui décline. Les mains dans les poches,j’avance vite, la nuit tombe doucement et puis très vite. Le silence du marais m’envahit, une angoisse m’étreint. Je connaîs pourtant ce trajet ! Je marche avec précaution,j’observe pas à pas la moindre motte de terre, la moindre touffe d’herbe, la moindre flaque d’eau, tant que l’obscurité en demi-teinte me le permet . Un cri, un clapotis à ma droite, un bruit étouffé à ma gauche, puis le silence. Mon propre pas me fait sursauter, ça crisse bizarrement sous mes semelles , mes mains se crispent dans les poches, une ombre blanche blanche vient de passer là devant. Une grue sûrement qui fait son dernier tour de piste ou qui vient visiter l’intrus avant de se poser pour la nuit. Je rabats ma capuche sur la tête. Un petit caillou blanc effleure ma chaussure, je le ramasse , il est tout doux, lisse au creux de ma main. Je reste là immobile au milieu de cette nuit noire, enveloppante, lourde. La lune est en deuil. L’eau est partout invisible, immobile, silencieuse. Ce petit caillou blanc tout doux, tout simple me rassure, m’encourage, me réchauffe. Serait-ce un talisman comme dans les histoires que l’on raconte aux enfants ? Et pourquoi pas, moi ça me fait du bien de le croire, je le serre très fort et je continue sur ce chemin entre deux eaux, bien au milieu, enfin du moins j’ose l’espérer ! Le caillou au creux de ma paume soudain rayonne d’une lumière blafarde et puis un fin rayon lumineux éclaire le chemin. Mystère ! Mes pas sont plus assurés. Tiens une barrière, je la franchis. Sauvée, le parking est là, et le caillou il est où, je ne sais pas, je ne sais plus, il a disparu !

Gisèle


« Ce matin là, lever tôt. Aller voir le lever de soleil sur la vallée depuis le Causse. Il fait nuit. La maison dort. Tout doucement descendre l’escalier en évitant les marches qui craquent. La chatte, complice, se frotte à moi. Enveloppée par la nuit, tout est tranquille, silencieux. Rejoindre la voiture. A l’horizon, le ciel commence à blanchir. Immense ; Reste une étoile qui scintille encore malgré la nuit qui s’en va. Me voici sur le chemin du Causse. Sac au dos. Marchant sur les cailloux qui roulent sous mes chaussures montantes…. c’est bon. Solitude. Silence percé, parfois, par de petits cris… fuite dans les taillis.. Je marche avec le jour qui, comme moi, avance…. Un oiseau s’envole d’un arbuste, poussant son cri… le premier de la journée ! Comme saluant le jour nouveau. Un autre lui répond sans même bouger.. Puis vient, à un moment précis, le grand silence !.. plus rien… aucun bruit dans la lumière… J’arrive tout près du lieu choisi.. La couleur du ciel est teinté des rosés de l’aurore, la brume se lève légèrement du Tarn… Sublime. Combien de débuts de jour comme celui-ci et je ne les vois pas ! Une pointe de lumière apparaît à l’horizon, bonheur immense d’être là devant ce spectacle à couper le souffle. Le soleil rapide, se lève et vient caresser mon visage et les chênes qui m’entourent. Les oiseaux autour de moi s’éveillent. Tout à coup au cœur de cette beauté… un bruit de branches… de mouvement… Je ne bouge pas… Un chevreuil apparaît et s’arrête, tout proche. Magnifique, comme un seigneur, il me regarde ; Ne pas bouger, rester là, dans le soleil… Désir de saisir ce moment… l’appareil photos… Mais le moindre geste est perçu par son regard aigu. Il s’élance, rapide, puissant, aussi vite qu’il est venu… Il retourne à sa vie sauvage… De la vallée monte les bruits de la vie qui reprend. Certains partent à la ville. Des tracteurs commencent à tourner. Les brebis, en bêlant, sortent à la fraîche, appelées par le berger. .. des machines à traire ronronnent au loin…. Retour : la maison se lève… chocolat et café sont chauds, odeurs de pain grillé… La vie est là…. »

Myriam


Premier appel à la prière du muezzin. L’âne des voisins bientôt lui répond. C’est le tout petit matin. On sort des draps trempés de sueur nocturne, on sort de la nuit, on monte sur la terrasse, sur la terrasse où il fait frais. Le croissant de lune, ici horizontal, brille encore dans le ciel. Peu à peu s’éteignent les dernières étoiles. Une rumeur commence à monter du quartier. Le quartier s’est éveillé doucement, dans la lenteur du quotidien africain. Il y a dans ces instants fugaces qui se répéteront inlassablement comme une magie intrinsèque. La magie du renouvelé, le miracle d’une autre journée. Les oiseaux eux aussi sont sortis de la nuit et attendent que le ciel encore laiteux vire au doré. On attend avec eux. On attendra tous les jours, à la même heure, ce miracle auquel on pense peu ici dans nos immeubles d’où l’on ne voit pas toujours le ciel, ou si peu. Une fleur ouvrira sa corolle de sang sous un premier rayon tiède. Bientôt, brusquement, le ciel éclaboussera de lumière.

1er post-scriptum C’est dans l’un de ces moments, il y a bien longtemps, qu’est née une petite fille. Une des plus belles aubes d’une vie.

2e post scriptum J’ai souvent pensé alors à la dernière scène d’un vieux film français de la fin des années 50 : Orfeu Negro. Deux jeunes garçons se précipitent à l’aube sur le monticule d’une favella, scrutant l’est du ciel. L’un porte la guitare du défunt Orphé qui, pour avoir voulu rejoindre Eurydice, a perdu la vie avec elle. L’autre lui demande : « Peut-on nous aussi faire lever le soleil, comme le faisait Orphé » ? Et le soleil se lève aux premiers accords de guitare… Assurés de leur nouveau pouvoir, les deux garçons exultent de joie et se mettent à danser. Cette aube-là non plus, je ne l’ai jamais oubliée.

Rolande


Elle ne connaît pas les aubes estivales. Elle connaît le lit qui retient. Elle connaît le ciel percé d’étoiles. Elle ne connaît pas les néons de la ville. Elle connaît le silence bruissant et la chaleur qu’irradient les pierres du mur. Elle reconnaît les présences de ceux qui se fraient un chemin entre les broussailles. En été, elle connaît la nuit.

Un jour, vient janvier et ses aubes tardives. Une journée l’attend, elle s’y prépare. Par la large fenêtre de la cuisine, elle mange avec ses yeux et croque avec ses dents. Derrière la maison les rayons rasants allument les terres du haut des combes, brûlent le gel, réveillent les verts. Elle connaît ces matins où ceux d’en bas ont toujours froid.

igor


Salle de classe sombre, odeur de craie, de vêtements, maitresse veillotte, ennui ! Astuce habituelle « Madame ! j’peux aller aux toilette ! » LIBERATION WC de l’autre coté de la cour ombragée de tilleuls. Odeurs de terre mouillée, d’herbes froissées ; instants de liberté. IDEE : « Moi, quand je serai grande je ne me laisserai pas enfermer »

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Depuis tout petit il faisait des balades, des randonnées avec ses parents et leurs amis. Enfant il fallait le séduire par un but original, mystérieux, difficilement accessible ( château, grotte, sommet,…) ou la perspective de copain(s) de marche et d’amusement. Adolescent il trouvait ça plutôt barbant, puis il a refusé de participer à ces expéditions. Cette fois , cependant, il s’est laissé séduire par la destination, la difficulté de la marche et surtout la perspective de cheminer avec une fille de son âge : 17ans. Hélas elle s ‘est révélée sans intérêt

Hier l’étape a été longue, principalement de la montée, le sac lourd, le nez sur les cailloux, chacun pour soi à gérer son souffle et sa fatigue. Le soir, à l’étape, il n’a pas voulu s’intégrer au groupe. Il est resté spectateur, critique, regrettant sa participation à la randonnée. Il a monté sa petite tente à l’écart. S’est couché grommeleux et s’est endormi ronchonneux.

Une sensation de fraicheur l’a réveillé. Air frais et vivifiant sur le visage, lumière orangée à travers les parois de la tente, pas un bruit………..Un souffle à peine audible, un frémissement de la légèreté de l’air l’ont sorti de son sac de couchage………..Il a à peine ouvert la port de sa tente pour éviter le bruit incongru de la fermeture éclair, s’est faufilé dehors le nez au ras du sol…………. Une petite gentiane d’un bleu vibrant lui a résumé la montagne . ……….Il s’est assis à coté d’elle , ensemble ils ont fait partie du paysage……………….. Une vibration est montée dans ses muscles, dans son souffle, dans tout son être, une joie physique l’a soulevé, une envie de danser, de courir, de se plonger dans les torrents, de parcourir cette nature. Une joie- il l’a su tout de suite- qu’il lui faudrait retrouver régulièrement.

Bernadette


Premières vacances avec ses parents, au bord de la Méditerranée. Petite pension de famille où, adolescente, elle ne se sent pas à sa place. Elle rêve à d’autres horizons. A l’horizon tout court, tout simplement. Elle retrouve par hasard - mais le hasard existe-t-il ? - un jeune garçon pas beaucoup plus âgé qu’elle en sortant de la pâtisserie où elle est allée acheter un goûter tardif. Ils échangent quelques mots et décident assez vite de « passer la nuit à la belle étoile » pour voir, pour vivre, le lever du soleil. En un mot, elle « découche » pour la première fois ! En tout bien tout honneur, car pas même un échange de baiser, pas même une tentative de baiser, au cours de cette nuit. Les yeux jamais ne se sont jamais fermés, il y a tant de choses à dire, tant de choses à sentir. Le ressac des vagues, l’odeur de marée, le crissement du sable sous leurs corps allongés. Les yeux s’écarquillent tant bien que mal au petit matin, quand le sable fraîchit. Et se produit le miracle d’un premier matin à deux, en toute innocence et en grand partage, sur le sable, dans un hôtel « mille étoiles ». Elle rentre à la pension de famille les cheveux en bataille et ensablés, ivre de cette lueur du petit jour qui pointe. Fut-elle vraiment grondée pour l’escapade nocturne ? J’aime à croire une mère implicitement complice et peut-être un peu envieuse : Aurait-elle voulu, aurait-elle pu vivre avec son mari cette nuit à la belle étoile et le petit jour qui pointe au bord de la mer ?…

Aurore


UN MATIN, A L’AUBE……

C’est un matin de printemps banal, comme tant d’autres, pourtant, pour moi, il est bien différent. Je suis seule dans la maison, cette maison qui m’a vu naître et qui depuis toujours me protège derrière l’épaisseur de ses murs. Dehors, la nuit semble ne plus vouloir s’effacer comme si elle redoutait le jour qui se prépare et qui va changer ma vie. La nuit a peur de ce jour nouveau qui s’annonce, moi aussi. Le nez collé à la vitre, l’esprit ailleurs, je regarde cette vaporeuse clarté de lumière rose qui éclaire progressivement l’horizon. Doucement, le jour se lève en prenant tout son temps comme pour me laisser encore le temps de réfléchir. Ai-je tort ou raison, je ne sais pas mais demain il sera trop tard. Le temps qui file est impitoyable. Je ne veux plus penser, simplement vivre comme un renouveau le futur qui s’offre à moi. Machinalement, je me prépare une tasse de café que je déguste dans le petit bol bleu que m’avait offert ma Grand-mère bien des années plus tôt. Il n’en faut pas plus pour que resurgissent les images d’un passé qui semble maintenant appartenir à une autre vie ; pourtant, c’était hier. Les tartines beurrées, l’odeur du café, la grosse écharpe de laine, la lumière d’un jouir nouveau, toutes ces petites choses qui ont bercé mon enfance et que je dois ranger dans la boite aux souvenirs. J’ai grandi, je ne suis plus une petite fille. Rapide, trop rapide, l’aube de ma vie s’est envolée pour faire place à un jour nouveau, lumineux ou pas, on verra à l’usage. Aujourd’hui, je me marie

Marie-Claude


A L’AUBE D’UN NOUVEAU JOUR

Le départ à la retraite ! Pour moi, cela n’a pas été une petite affaire ! En activité, je ne reculais devant rien ; la maison, les enfants, le travail, les projets, je fonçais, j’allais de l’avant, j’étais toujours partante. Puis, bien que préparée à l’idée de devoir partir un jour, abandonner ma tâche, le jour J est arrivé ; en même temps, les doutes, les remises en question ; que vais-je faire de ma vie, de moi ? Je ne voyais plus très clair, la nuit tombait peu à peu, le sommeil me gagnait, et je me suis endormie. Soudain, je sentis en moi, comme des petits picotements ; je me pinçais à m’en faire mal ; je posais ma main sur mon cœur, il battait toujours, j’étais donc bien vivante ! Mes yeux fermés s’entrouvrirent et petit à petit s’habituaient à la lueur du jour qui pointait le bout de son nez. Puis, très vite, tout s’éclaircit ; mes oreilles s’émerveillaient d’entendre le gazouillis des oiseaux, les coups bien rythmés du clocher de l’église sonnant les heures… Mes membres encore engourdis fourmillaient cependant d’impatience. Et tout à coup, la vie m’apparut dans toute sa splendeur. Je n’avais plus de temps à perdre. C’était pour moi une renaissance, un nouveau départ ; le jour venait de se lever.

Jocelyne


Drôle d’oiseau nocturne,il se lève tard,yeux rougis,séduction néant. Quelquefois une insomnie de passage comme un cadeau il imagine un chant du coq hésitation séparation de la flanelle la petite clarté timide au coin de la fenêtre l’appelle une fragilité gris bleue humide de rosée mentholée une peau de jeune fille aux doigts de rose lisse,tendre comme une mousse elle le sauve il s’ébroue s’ouvre un pull sur le pyjama il goûte l’air à la saveur de thym un café à la main il s’aventure ses pieds nus dans l’herbe d’été réveillent des sauterelles ici tout est calme et doux il a fréquenté plus jeune des sommets roses vifs au dessus des vallées encore sombres un feu de vie l’air frais coule autour de lui et le caresse un réveil étonné emplit la maison d’un possible ravive les odeurs écarte le flou des nappes de brouillards paresseuses s’attardent un peu mauves comme une cerne tout est encore confus tout va être lavé le clocher qui se réduit à une île flottante n’a pas tinté Louis s’arrête devant la clôture devinée comme une buse immobile écoute ce qui lui parvient à la limite des autres vivants pas de bruits de batailles pas d’aube de charnier un enfantement dans la nuit qui se dilue une lumière vibrante comme un triolet de picolo au sommet de la colline ose se montrer il fera chaud,on cherchera l’ombre encore une demi sommeil ,l’instant où tout est espoir on oublie hier et l’Histoire un mystère flotte quelque part comme une aile effleure de sa main soyeuse sa joue qui a confiance il cueille alors l’instant comme une note

Marie-Paule


Les textes à la maison de retraite

Le matin, chez moi, c’était les vaches qui meuglaient. Elles avaient peut-être faim. Il faisait encore nuit. Moi aussi j’avais faim. J’avais faim de pain, de beurre et de café au lait. Je me lève encore maintenant quand il fait nuit. Je pense aux vaches, C’était mon frère qui faisait la traite. C’était tous les jours la même chose. Sauf que l’été, on sortait les vaches.

Sœur Marie Pauline


Tout dépend de l’endroit où on est. Le matin, dans la maison de campagne dominant le ruisseau l’on voit la couleur des fleurs qui s’agitent dans un vent léger. Les oiseaux commencent à circuler et on les entend ; pas de bruit d’autos encore, ce sont les gens du village qui vont aller au bureau de tabac chercher le journal et, même, prendre l’apéritif. Les cloches vont sonner pour la première fois de la journée et la vie reprend. Plus tard, les enfants vont aller à l’école, les pères (certains) iront en bus à leur travail et leurs mères se dirigent vers la boulangerie.

Mlle Gaillard


J’avais dix ans. Avec ma mère, on était dehors, on a vu tomber les étoiles et on a vu une comète, comme une queue de cheval. Et ma mère m’a dit : « Oh ça, c’est signe de guerre ». C’était en 1930.

Marie-Rose B.


Avant d’aller à l’école, on prenait du chocolat avec du pain, ça nous réchauffait car il faisait froid là-haut. On prenait des sabots, parce qu’on ne trouvait pas autre chose. On ne risquait pas de prendre des bottes parce qu’il n’y en avait pas. On voyait tout éclairé, on voyait le lever du jour. On n’était pas heureux parce qu’il faisait trop froid. On n’était pas heureux. Je vois encore le froid. Les sabots étaient souvent remplis de neige. Des pantoufles, j’en avais à l’école que ma maman m’avait fabriqués. Je ne regardais pas la beauté, je les aimais bien parce que j’étais bien dedans. A Corneille, on était bien. Quand je suis parti, c’était la guerre, c’est dommage pour le brevet, mais j’ai décidé de partir. A la maison, ce n’était pas mieux mais on était chez soi. Quand on avait froid, on avait le fourneau et les briques. On ne pouvait que se laver le bout du nez avec la bouillote. On faisait comme les chats.

Marie R.


Le pddmatin (le petit déjeuner du matin) Première rencontre avec les résidents Je n’aime pas rester au lit inutilement De la fenêtre, je vois les nuages qui se promènent Prémices du temps à venir, nuages noirs, nuages gris, Nuages blancs et parfois ciel sans nuage

Fontanne, l’école, petit déjeuner Beurre, confiture, pluie, vent, orage Ou simplement beau temps

Rien n’influe mon humeur Je suis toujours gai, ce n’est pas un nuage qui va me contrarier Je suis toujours gai

Comme avant sur le chemin de l’école Avec mes frères et sœurs J’aimais bien les matins d’été, les baignades dans l’Allier, la Bageasse Où je pouvais, où j’aimerais encore plonger dans l’eau Mais à la Bageasse, il fallait faire attention Ne pas plonger et se retrouver sur les gros rochers au bas du barrage

Maintenant de l’eau, je ne connais que celle de la douche Et celle du verre, mêlée de sirop, Où est le temps des vendanges et du vin ?

Jean G.


J’étais malade, mon père m’a emmené à Paulhac. Mon père m’a ensuite emmené vers la vierge. C’est à ce moment-là que j’ai marché pour la première fois, à 19 heures. Ma mère et mes sœurs m’ont cherchée pendant un bon moment, elles ont donc décidé de prévenir les pompiers. Une fois les pompiers arrivés, ils m’ont emmenée à l’hôpital de Clermont au CHU où j’y suis restée sept mois sans pouvoir parler. Cette chute m’a emmenée à devoir faire quatre ans de rééducation pour pouvoir réapprendre à parler et à marcher. Six ans après je suis retombé malade. A Brioude, j’étais paysanne. J’allais labourer les champs avec mon beau-père et le cheval, les vignes, il y avait la fumée du foin qui m’étouffait.

Marcelle M.


Pour Manon – 7ans

Ce matin, Plus de chagrin ! Je sors de mon lit D’un saut dégourdi ! Qui pleure à côté de moi ? C’est Chantou Ma petite sœur, Qui d’un bond Se cache sur mon cœur

  • J’ai peur, j’ai peur le minou fait un gros ronron il pleure, il pleure je ne peux pas le consoler il veut une assiette de lait et moi je ne sais pas… Je peux lui chanter ma chanson ? « Dodo, l’enfant do l’enfant dormira bientôt… » Si tu le veux, je te chante tout. Voilà, ce beau matin

Sœur Anne-Bernadette


Un matin au village

Autrefois, c’était le chant d’un coq qui réveillait le village, aujourd’hui il n’y a plus de coq mais les cloches de l’église font résonner l’Angélus sur le coup des sept heures. Puis, c’est au tour du laitier qui passe faire sa tournée de collecte dans les rares fermes encore en activité dans la petite localité. Vers huit heures trente, le mini-car des écoliers traverse la grand’rue emmenant les enfants vers la commune voisine où subsiste une école. Un peu plus tard, les commerçants ambulants appellent les habitants d’un léger coup de klaxon amical pour leur livrer leur pain, leur viande ou leur fromage encore de bonne qualité vraiment « bio ». A ce moment-là, le village est bien réveillé, quelques tracteurs circulent sur la route, des chiens aboient au loin, des vaches agitent leurs clarines, des voisins s’interpellent joyeusement. Le village a changé, c’est certain, mais il y fait toujours bon vivre. C’est à Savennes, au pied du Sancy.

Mme Saintagne


A la pointe du jour, j’entends chanter les tourterelles. Je vois bouger les feuilles en me promenant un peu au bord de la rivière. Je vois bouger l’eau. Les bêtes se réveillent : un coq au lever du jour chante, il chante toujours le matin de bonne heure. Je vois et j’entends les merles. Il y a les pêcheurs qui arrivent vers 7h – 7h 30. J’attrapais beaucoup de truites, Je surveillais les étangs, avec les 1000 canards. Les voisins venaient me voir pour leur donner un canard, je leur disais de partir que le portail était fermé à 10h du matin. J’ai vu les grenouilles, je me suis aperçu que le garde arrivait avec sa torche, c’est à dire qu’il fallait partir.

Roger G.


De ma fenêtre, j’aperçois le terrain vert et les feuilles des arbres qui bougent. Un matin, la rivière calme, pas de pêcheur. Les habitations s’allument. Le charcutier coupe sa viande, les cloches du village sonnent à tue-tête. Il est six heures du matin. Le buraliste ouvre ses portes pour vendre ses journaux, ses cigarettes. Le café d’à côté met le poste à tue-tête. Le matin, j’ouvrais ma porte à 5 heures. On commençait à minuit, jusqu’à onze heures le matin. Les clients commençaient à venir dès 5 heures, ils allaient au boulot, chez Colombey, la scierie. En passant, ils s’arrêtaient à la boulangerie prendre une baguette.

Joseph C.

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