Suppose
Que je vienne et te verse Un peu d’eau dans la main
Et que je te demande De la laisser couler
Goutte à goutte Dans ma bouche.
Suppose
Qu’un couple de mésanges Cogne à notre fenêtre
Et que je te demande De les laisser cogner
Jusqu’à ce qu’on nous parle Un langage entendu.
Suppose
Que le chêne refuse Nos corps contre son tronc
Et que je te demande Que nous lui chantonnions
Le chœur de ses racines Étouffé dans ses feuilles.
Eugène Guillevic : Étier, Poésie/Gallimard, 1991, pages 249 254 256.