La littérature argotique ou l’art d’argoter.

Samedi 8 juin 2013 — Dernier ajout lundi 12 août 2013

D’après quelques livres de Frédéric Dard « San-Antonio ». Après la lecture de quelques textes, trouver des expressions et mots argotiques pour des mots du corps et de la table. En faire un texte autour d’un repas vécu ou fictif.


Les textes

Félix arriva sur sa pétrolette qui faisait un potin d’enfer et derrière lui sa greluche ! J’vous dis pas comment elle était fringuée la ficelle ; un calebard aussi large qu’une charrue, des grolles avachies et trouées par endroit. En plus une tignasse dont on ne savait s’il y avait des cordes de cachées la-dedans ou si des zoziaux y faisaient leur plumard.

De ses paluches plus sales que les pattes d’un cochon, il nous serra la main et trouva le moyen de poser son postérieur puant à côté de la maitresse de maison qui s’était affublée de sa plus belle chasuble à breloques et qui sentait l’eau de cologne à douze balles.

Le pauvre félix n’arrivait pas à se servir en même temps de sa fourche à fumier et de son coutelas, si bien qu’un morceau de bidoche atterrit sur le pif de sa voisine. Celle-ci se mit à brailler.

Sa serviette lui servit en même temps de tire jus et à ramasser ce qui lui dégoulinait de bouche édentée. Mais comme le pinard coulait à flot, plus personne ne pensait à rigoler de fiole.

La planche à repasser ressemblait à un sac poubelle déversé mais tant pis tout ce beau monde pouvait se goinfrer et se marrer, ils étaient tous dans le même état.

Lucette


Comme qui dirait, ce repas était « awesome », ce qui veut dire mortel en somme.

Les poils de nez du monsieur à ma droite lui tombait dans l’assiette. Et je dis « nez », en parlant de ce tarin, monstrueux, ignoble ! Un concombre, une courge, un cucurbitacée en forme de navet.

Que dire dire de ma voisine d’en face ? L’avait pas du rire des masses dans sa vie la grâvosse. Les bajoues lui tombaient dans le cou comme des oreilles de cocker.

Certains, lorsqu’ils vieillissent ressemblent plus à des bouledogues qu’à des humains.

Et ils mangeaient leurs cuisses de poulet avec leurs paluches. Et que je te trempe dans la graisse, et que sa coule sur le menton, dans les plis et les rigoles du passé. Que ça slurpe et que ça suce les nonos avec ostentation, que ça gémisse de plaisir et que ça clappe du bec. Entre deux, une espèce de vinasse château de Lavignenlair, une espèce de lavasse pour curé sans teint au col romain raidi de solitude.

Et voilà l’dessert, une tarte aux fruits rouges. On en reprend trois fois sans rire en disant :« On f’ra l’régim’demain ! »

La mère du bout a été chercher son petit chien qu’elle pose sur ses genoux en lui donnant a rogner un os qu’il pourlèche les yeux exorbités sur la belle nippe de la mère. Il bave et graisse la robe à fleur et vois t’y pas quelle gémit et lui donne une baffe sur le pif en lui disant qu’il est un « méchant toutou »à tout dégueulasser la robe de maman.

Enfin le café ! Ils l’ont laissé tremper dans l’marc et j’me marre de l’intérieur. Ce repas me laisse saumâtre comme un saumon dans la saumure, c’est dire si j’ai moi-même fière allure !

Veronik

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