Le besoin et l’envie

Jeudi 29 novembre 2012

Proposition

1/ Donner votre définition du besoin et de l’envie.

2/Lecture- Prendre en note les définitions qui nous plaisent.

3/ Lecture de textes

a/Lecture extrait de « les déferlantes » de Claudie Gallay

« Deux grands goélands sont venus gueuler devant les bateaux, le cou étiré, les ailes écartées, tout le corps tendu vers le ciel. Brusquement, ils se sont tus. Le ciel s’est épaissi encore, il est devenu très sombre mais ce n’était pas la nuit. C’était autre chose. Une menace. C’était cela qui avait fait taire les oiseaux. On m’avait avertit, quand ça va commencer, il faudra plus être dehors. Les pêcheurs ont vérifié une dernière fois les amarres des bateaux et ils sont partis, tous, les uns après les autres. Un rapide coup d’œil de notre coté. Les hommes sont plus forts, quand la mer remonte, c’est ce qui se dit ici. Les femmes profitent de ces moments pour se coller à eux. Elles les saisissent là où ils sont, au fond des écuries ou dans les cales des bateaux. Elles se laissent prendre. »

b/ Lecture du texte de Patrick chemin

« Je ne fais rien d’autre. Si j’écris c’est pour déposer un mot plus haut que le silence. C’est que parfois la vie est insuffisante pour contenir tout cet invisible. J’écris. C’est un froissement d’aile sur du papier glacé. Ce sont des libellules argentées. Je viens d’un marais pauvre et dolent. Je porte en moi les univers de ce temps où j’étais démuni. Face à ce qui semblait être la vie. Pourtant j’ai surpris l’initiale du jour au bras des galaxies. J’ai vu mille mondes et j’ai pu écouter le murmure de mille âmes. Tous ces précieux voyants m’ont initié à la parole qui semble impossible. Et qui pourtant est définitivement vitale. C’est que parfois la réalité est insuffisante pour contenir le désir d’une vie plus haute. L’âge est un jardin conciliant. Les mondes intérieurs. Les jours de tous les jours. Je ne fais rien d’autre. Si j’écris c’est pour déposer un mot plus haut que le silence. Dans l’espoir qu’il parvienne au seuil des âmes de ceux qui liront fraternellement un partage d’étoile sous la voûte du lien. »

Patrick Chemin

4/Ecrire un texte en suivant les fragments que je vais lire en décousu

Texte de la chanson de Julien Clerc « Le verrou »

Tout nous porte à frémir….

au désir, au plaisir…..

À lever le verrou qui nous retient de tout….

Dans la peau du bagnard….

tout nous pousse à vouloir….

Vouloir battre les grains de beauté du destin…..

Du ponton des marais….

tout nous pousse à pleurer….

À endosser la peau d’un poisson, d’un oiseau….

Par nos gorges étranglées, tout nous porte à chanter…. 

A pousser le verrou qui nous sépare…..

5/Rayez les phrases dictées

6/Réécrire votre texte sans les phrases en reliant, rajoutant, modifiant à votre gré.

7/lectures et retours


Textes

La nuit étincelante qui brille de mille feux ; où le cri des oiseaux perchés sur les côtes puise le son du rien que l’on ne perçoit pas… Le vent qui souffle des plus en plus fort et puis l’être et tout doucement qui s’enfuit mais ne part pas ; L’ombre d’un seul instant j’ai cru mourir, mourir d’attendre dans cette nuit noire où tout se fige peu à peu pour ne laisser place qu’à à l’éternité. Juste tout doucement pousser le verrou chaque jour un peu plus, un pas devant l’autre, oser, dire, parler, chanter ce que l’on souhaite. On ne fait plus qu’un, le seul, l’unique celui qui est, dans la peau du bagnard où de l’orphelin, quelle importance si ce n’est être celui que l’on est vraiment ; aller plus loin, plus vite, plus fort, courir encore Et pourquoi ne pas tout simplement se poser là, attendre, pendre le temps qui passe au lieu de courir pour le rattraper, se reposer, contre le chêne, là tout prés et le voilà, qui t’emporte encore plus loin, t’indique le chemin qui est le tien. Je te vois au loin disparaitre peu à peu pour te fondre dans le creux des vagues et t’envoler ensuite au milieu des étoiles, Puis laisser couler, déferler doucement ces larmes de miel qui ensorcellent, ces goutes salées qui se fondent au bord des lèvres pour ne laisser qu’un petit goût d’amertume à tant de souvenirs et qui pourtant permettent d’exister ; et nous permet de mieux comprendre, d’éclairer le chemin parfois semé d’embuches. Les écailles et les plumes ne peuvent- elles pas s’harmoniser ? Que ce soit la brillance de l’écaille ou la clarté de la plume ne se retrouvent-elles pas ? pour ensemble continuer de chanter plus fort à l’intérieur, à sortir du dedans, le son résonne et se laisse porter à l’orée du vent. Dans nos gorges étranglées, étouffées, les sons restent collés là pour ne pas s’aventurer plus loin des fois qu’on les entendrait ! chut !! toujours se taire !!! Cela ne suffit- il pas ? Juste de l’autre côté, le même voyage, De l’autre côté du ciel que se passe t-il ? Porte ouverte sur le temps qui n’existe pas, que reste-t-il ? Tant de questions, incessantes, existentielles ou pas ; Chaque jour un peu plus, chaque page qui se tourne, chaque mot qui nous construit, Merci la vie.

Christine


Terribles, les échos de ce monde, ce qu’on veut nous en montrer. Mais tout n’est qu’illusions, manipulations. Savoir discerner le vrai du faux et faire confiance, Avancer le cœur léger. S’accorder la place la plus juste, prendre, donner, partager, s’imbiber de ce qu’il y a de bon : Caresses, baisers, doux regards, instants d’intimité. Quel contrepied à ce qu’on veut nous faire croire, devenir ! Respirer ! Une incitation à la vie, aux joies et aux plaisirs, Au désir de passer outre tout ce qui nous porte à frémir. Passer le seuil de la porte entrouverte, Laisser l’Illusion et plonger dans la vie, la sienne et saisir à pleines brassées ce qu’elle nous offre Jadis était celui qui a vécu de ce côte du seuil, quelqu’un que je ne suis plus. Maintenant je suis droit, attentif et réceptif Ouvert et désireux de vivre pleinement, Gardant une certaine vigilance et profiter de tout. Aller vers cette vie et ses joies, à nouveau. Alors ne plus résister et ne plus se résister et l’apprécier. Y aller et pas seul ! Emmener ceux que l’on aime ou du moins leur montrer la voie, Les inciter au mouvement et ne plus tout gober, Leur dire que ça vaut le coup, Même si l’effort demandé peut paraitre immense. Alors regardons ce qui s’offre à nous, l’esprit lucide. Il y a plus important que le côté matériel et son confort, Rien ne remplace un moment partagé. Cette perspective est encourageante : Vue sur le calme de l’eau, ponctué du « plouf » des grenouilles dérangées. Un instant que rien ne remplace sauf Si on reste du mauvais côté de la porte. Décidons enfin de passer cette vieille porte lourde et poussiéreuse La lumière est derrière. Laissons-là nos vieux habits et passons de l’autre côté Vers la vie et ses cadeaux, Vers le beau et ses rencontres, Vers l’amour de son conjoint, de ses enfants, de ses amis. Gardons la porte ouverte, Pour redécouvrir la liberté, la liberté simple, facile, primordiale, Là où les désirs et les besoins se fondent pour que tout aille bien Aspiration profonde de l’Etre, Appel du cœur Etre dans la peau de l’autre, même animal Comme le fond les oiseaux. Ils ne se posent pas de questions, ils ne se soucient que du moment, De leur chant et de leur vol, De suivre les courants ascendants et tourbillonnants Dans une course effrénée à tire d’ailes Entrainant avec eux leur marmaille de l’année Car le temps est venu pour cette gente de plumes et d’air Pour enfin nous retrouver de l’autre côté, Ce côté que l’on connait, d’où l’on vient surement. Quelque chose d’un retour à la maison, pour y faire des retrouvailles. Rallumer le feu dans l’âtre

Laisser la chaleur envahir la pièce Les invités ne vont pas tarder Le repas sera partagé : offrande à l’amitié. La rencontre sera joyeuse. Je saurai enfin qui je suis quand personne ne regarde.

Daniel


Frisson, goûter ce moment, où le corps se crispe, puis se détend, pour laisser place au bonheur, emportant la douleur et la lourdeur, d’un sac trop lourd à porter.

Un moment unique, ou le souvenir lointain, remonte à la surface, écouter, se laisser bercer dans un air léger, comme une glace à la vanille, dévorer.

Il faut maintenant, plonger, sous les couches, improbable, de nos carapaces.

Tout nous fait trembler, tout nous semble difficulté, mais laissons nous nous dévoiler. Nous hésitons. Être en confiance ? Ne pas avoir honte.

Vouloir s’échapper, ne plus tomber. Vouloir aller plus loin, mais le corps s’effraie, encore.

Hurler de rage et d’angoisse. Le temps passe, et il est venu de grandir, le temps est venu, mais le verrou reste fermé, à plusieurs reprises, le gorge serré. Ne plus paraître, mais être.

Besoin ? Ou simplement envie ? Montrer au monde entier, nos forces et nos capacités, quel intérêt ? Ai-je réellement envie ? Pour moi ? Pour toi ?

Vouloir, avoir besoin, de tout dévoiler, pour réparer. Je voudrais exploser, d’amour !

Venir, te tendre la main, cracher sur les obstacles. T’apporter tout ce que je peux , donner de moi, simplement à toi.

Attendre, sans comprendre, sans bouger, pleurer, se ronger de l’intérieur.

J’attends. Je t’attends. Je t’en prie.

Ouvre le verrou qui nous retiens de tout.

Kriss de Valnor

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