La proposition : Faîtes « sonner » !
Piste 1 : Faire subir une fragmentation aux mots « écrivons » et « Massiac » (ou Langeac). Créer un lexique avec chacun des deux mots.
Piste 2 : Écrire une ode à « écrivons à Massiac (ou Langeac) » Écrire ce texte en n’utilisant que les mots du lexique de la piste 1 en ajoutant des mots outils articles, prépositions… Écrire impérativement en 7 lignes (ou 7 vers).
Piste 3 : Poursuivre cette ode. Fracturer le texte précédent en insérant un vers entre chaque vers sans contrainte de lexique. Le quatorzième et dernier vers peut être écrit soit en début, soit en fin de poème. Accueillir le sens qui surgit et rester au plus près de ce qui sonne. Fracturer avec la contrainte du dispositif : « marabout – bout de ficelle » : la sonorité de fin de vers est reprise au début du vers suivant.
Les textes
Croire que nous créons en rond une veine de sèveSévère et douce dans ses mots pour ce qui estEt oser cette envie de sons roses et cassisSyllabes qui disent la ville et l’instant, sèmes rivésRivés à leur cire, sonner d’hiver à mai des noces de ventDevant, au présent, vanter la beauté ou la nostalgie, sans oukaseQuasi amis, on sait les cimes où crève ce que l’on aimaAima et aima, sans fin répéter ce que lie le « et »Et l’on sème sur les rives le rêve de l’écirCire donc pour qui creuse, vertiges et cris,L’écrit sait la série des nuits, cirons noirsNoirs comme la peur à vaincre, écrire, écrivonsÉcrivons la messe d’une vieVibrante de ce que taisent nos silencieux souffles de lettres
Nathalie
Un ange né dans le soirSoir où tu m’a dit un motAu coin, vers l’angleL’angle mort où à chaque fois tu me mens.En novice de la noce,Nostradamus en leva un cil,Il enlaça le rosier !Osiez vous me faire danser autrefois ? Aller dans l’au-delà ?De la veine, la sève…la rosée,La rose et le lilas tout comme.Comme du sirop de canne.Canebière et cancrelats…du vertige !Du vert comme de la craie cirée.S’y restitue, tendue, comme la peau d’un ange, ce soir, mon amour.
Véronik
Le galant, le lac et les anges.Rions de nos noces,Noces que nous décrions,Crions dans nos langes,Anges et avirons.Virons la cage des anges,Range le siffletEt le soir sur le lacL’accord de si de la.La rive nage, les cives gèlentAile du poisson.Le son du glas agaceQu’à ce point, régalant,Le galant vire les anges,Les anges passent …
Colette
Créons l’envie, écrivonson vit, on voit, on y croitcrions nos rêves et notre sèveévitons de miser sur la riveversion rose ou noirerêvons le sonsonne le cri de l’âmeamie, sa voix vientinstant comme noces d’ord’ores et déjà amerroc sec ou voix noyéenoyons la page de motsocres dans l’écrin de nos enviesvivons pour écrire, écrivons la vie.
Rolande
Rêvez serein et aimemai est là tout vertvert comme le blé qui lèvelève-toi et regarde le noir cassisAssis devant l’ocre du masMasqué par la glycine pleine de cancrelatslas hélas voici venir l’hiver et ses écirscire d’or ton regard sur Massiac sans âme
Lucienne
Nous voici les amis, assis comme les chevaliersEcrivons nos versions, nos rêves, nos enviesLiés par nos projets, le présent et notre devenir…Vie sans air jusqu’à la nausée, ta cause est servieVenir, sentir et respirer enfin l’air de la montagne.Envie sève de la vie, ici le vent sait si c’est vraiGagne, jette ta hargne, va maintenant, va de l’avant.L’ivraie, les riens et les masques noirs vont se noyer,Vents du sud, du nord en soufflant les ont fait chavirer.Oyez ! Oyez ! A Massiac nous écrivons et nous rêvons,Virez de cap, venez autour de cette table plein d’espoirNos sacs, amas de nos cris, nous les versons. De sons,D’espoir et d’inspiration, nous nous régalons à l’unisson.
Maïthé
Ni gel ni glace ni lac… une riveIvres de mots… de nous soyons sûrsSur la cale rêvons d’écrits ronds et lentsLançons sur la page des phrases retournées … détournéesNées d’un cri, nées de si…Silence… page blanche… lève le campQuand le son du cri s’écritEcriture…. alors c’est pour quand ?Quand le glas lance un cri à soiSois à l’écoute… surtout si ça dérangeL’ange dans son coin… ritRimes tes vers bouscules tes idéesEt ton écrit se cale… coi…Quoiqu’on fasse il te dépasse
Mariane
Ode à LangeacRêvons à Langeac aux rives galantesLes pentes joyeuses au fleuve se noientLes oies y nagent comme des angesS’épanchent et valsent aux tourbillonsRions virons aux sons lents des âgesPages et rois aux bras des Belles dansentQuand le gel sévit, vois la veine qui s’ encageElle enrage et se cabre, secoue sa glaceS’ agace dans un cri , on enferre ses rêvesSur ses grèves enchaînées,où sa vie se perdLe cerf erre dans l’ or de la ronceSemant ses brâmes aux échos morosesEros reste coi quand sonne le glas.
Danaï